Extrait 15 - écrit par Erika

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– Qu’est-ce que tu n’as pas compris tout à l’heure ?! Je ne veux plus te voir Lonan !!! s’égosilla Fly après lui avoir GENTIMENT manifesté son mécontentement. C’est bon, j’ai assez…

– Mais laisse-moi t’expliquer s’il te plaît mon Petit…

– Arrête de m’appeler par ce surnom stupide ! Petit Papillon, hein ?! J’ai jamais rien entendu d’aussi DÉBILE ! JE NE SUIS PAS UN PETIT PAPILLON ET ENCORE MOINS LE TIEN !!!

– Mais…

– Tais-toi Lonan ! Retourne avec Taima, ça vaut mieux pour toi et elle !

– Mais…

– Tu ne sais pas dire autre chose que « mais » ?! Va-t-en !!! Je ne veux plus te voir ! rétorqua la jeune femme exaspérée, le poussant vers la porte d’entrée de la chambre.

– JE VEUX M’EXPLIQUER APONI ATIRONTA ! s’écria Lonan qui en avait assez d’être rabroué de la sorte, en bombant le torse et arborant un air sévère. (Sa voix se radoucit toutefois le message n’était pourtant pas moins virulent.) Alors tu vas la ferm…

– Non, je ne crois pas LONAN… LONan… LOnan… Lonan je ne sais même pas comment, tellement je ne sais rien de toi !

– Lonan Wawanolet ! l’informa-t-il d’un sourire, cause du réchauffement climatique.

– Eh bien Lonan Wawa… Wawa… bref ! s’embrouilla-t-elle en raison d’une déstabilisation qu’elle n’aurait en aucun cas reconnue. Et puis c’est quoi ces noms franchement ?!

– Ce sont des patronymes de notre tribu, APONI ATIRONTA !

– Moi c’est FLY JONES ! s’agaça-t-elle.

– NON, il va falloir que ça rentre dans ta jolie p’tite tête que tu es APONI ATIRONTA, MON PETIT PAPILLON !

– Tu me gonfles sérieux Lonan toi et ta… ta… ta…

– Ma… ma gueule d’ange et mon corps parfait, se moqua-t-il avant de porter le coup de grâce, tu voulais peut-être dire ?

– Non certainement pas non ! rugit la lionne qui montra les crocs. Toi et les stupidités que tu déblatères à longueur de temps, compléta-t-elle, je voudrais que vous me laissiez tranquille une bonne fois pour toute Lo…

            L’intrépide ne laissa pas la jeune femme terminer son injonction, il se rua ardemment sur ces lèvres outrancières pour les honorer passionnément. Pendant quelques secondes, Fly ou Aponi (à ce moment-là, elle ne savait plus vraiment comment elle s’appelait !) se laissa fondre sous les caresses sensuelles de cette bouche délicieusement exploratrice. Elle se surprit même à apprécier la teneur de l’audace de celui qu’elle détestait depuis toujours et encore plus maintenant qu’elle l’avait vu dans une position scabreuse avec Taima ! Mais bon sang Fly, t’es en train de faire quoi là ?!

Elle brisa leur étreinte plus coléreuse que jamais et vociféra d’une voix qu’elle ne se connaissait pas :

            – SORS TOUT DE SUITE DE MA CHAMBRE AVANT QUE JE NE TE GIFLE UNE SECONDE FOIS !!!

            – Non mais tu te fous de moi Apo…

            – Tais-toi et dégage !

            – T’es encore plus timbrée que notre Taima toi ! C’est bon, je m’casse et ne t’inquiète pas, je ne souhaite pas non plus recroiser ta route. Ma grand-mère va avoir de sacrées vacances !

            – Moi aussi alors !

            – Et moi donc !

– Alors si tu voulais bien retirer tes mains de mes hanches… PERVERS ! s’indigna faussement la jeune exaltée dont les prunelles brillaient de désir. Ça serait un bon début !!!

– T’es insupportable Aponi, tu sais ça ?!

– C’est pas moi qui invite une fille à dîner et m’en… m’en… m’acoquine avec une autre avant même d’avoir pris l’entrée avec la première !!!

– Euh… même si ce que tu dis n’est pas très… Euh… je crois que tu fais erreur… je pensais que c’était toi dans…

– Eh bien ne pense pas Lonan, ça ne te va pas très bien !!! Ou alors essaie de penser avec ton seul pauvre neurone la prochaine fois… et pas ta…

– Ne sois pas vulgaire Aponi, j’ai bien compris ! Mais vas-tu me laisser en placer une pour que je t’expl…

– NON !!! J’ai pas besoin de savoir, je sais très bien ce que j’ai vu !!!

– Bé justement, tu fais erreur !!!

– Non mais tu me soules sérieusement Lonan ! Et je t’ai demandé d’enlever tes sales pattes de mon… mes… ma…, bégaya Fly qui baissa sa garde une nouvelle fois tandis que les doigts délicats de l’impudent se baladait sur son flanc.

– Si ton corps cessait de crier l’envie qu’il ressent pour moi, je pourrais peut-être les retirer mais là tu vois, j’ai plutôt l’impression qu’il crie famine que colère ou alors…

– Tu veux me faire sortir de mes gonds, c’est ça ?

– Je crois que je ne pourrais pas être plus excité que maintenant néanmoins essaie pour voir si…

– Non mais t’es grave toi ! Dégage de….

Et pour la deuxième fois, Lonan embrassa son objet de convoitise avec une telle fougue que celle-ci ne rechigna même pas lorsqu’il la jeta violemment sur le lit !

– Je t’ai demandé de part…, souffla la victime pas très convaincante près de l’oreille de son prétendant alors qu’il la couvrait de baisers tous plus enflammés les uns que les autres.

Celle-ci interrompit sa sommation tandis que sa volonté s’effondrait sous les caresses et les mains expertes de son assaillant.

– T’es sûr que tu veux que j’arrête de…

– Ferme-là Lonan tu veux !

– Oh oui je veux, si tu la fermes aussi !!! railla-t-il avant d’embraser le corps entier de sa dulcinée.

Lonan fit l’amour à Fly avec une telle rage, une telle passion et en même temps une telle douceur, depuis le temps que ces deux-là se cherchaient, que l’apprentie d’Enola parvint à bloquer ses pensées. Elle érigea un mur impénétrable dans son esprit si bien que la vieille femme se fit totalement absente de cette roucoulade.

Et, après que cet homme et cette femme jouirent en même temps dans une intensité digne des chutes du Niagara, pléthore de questions naquit dans la psyché encore sous pression de la dévergondée. Est-ce que la fureur construit une forteresse autour de mon vécu charnel ? Enola ne nous a pas interrompus donc c’est que… Ou alors nous n’avons pas entendu nos téléphones. MAIS… j’ai quand même senti qu’une protection m’entourait !!! Humm, hypothèse intéressante à vérifier ! Le courroux me permettrait donc d’éloigner ma patronne de mes ébats ! MES ÉBATS ?! Mais MERDE, je viens de faire quoi là ? N’ai-je pas giflé L… Lo… le machin en début de conversation ? N’étais-je pas censée le virer de ma chambre au lieu de me laisser aller de la sorte ? Petite imbécile va !!! Il va penser quoi maintenant Lo…

Le machin en question l’arracha de ses élucubrations :

– Waouh Petit Papillon, c’était…

– Une erreur ? proposa-t-elle d’une voix grave alors qu’elle n’en pensait pas un mot.

– Euh… c’est pas ce que j’allais dire NON !!!

– Eh bien, t’as eu ce que tu voulais, tu peux me laisser maintenant ! Quant à moi, je crois que mon entraînement avec ton aïeule va prendre fin plus tôt que prévu car…

– Tu te fous de moi Aponi !!!

– Quoi ?

– Tu vas peut-être me dire que tu as consenti à ce que je te fasse…

– À ce qu’on couche ensemble pour terminer mon apprentissage, oui bien sûr !!! le corrigea-t-elle. Tu crois quoi Lo…

– Que t’en avais autant envie que moi !

– Bé non tu vois mon gars, puisque toi tu couches avec n’importe qui, moi je mets en pratique ce que…

– Non mais t’es INSUPPORTABLE ! Je t’interdis de dire que je couche avec n’importe qui !!! Même si ok dans le passé, j’ai…

– C’est bon LONAN, exagéra-t-elle exprès d’une intonation sarcastique, pardon de froisser ta petite personne. Taima n’est pas…

– Tais-toi tu veux, tu ne sais pas ce que tu dis ! Et d’ailleurs, je n’ai JAMAIS couché avec…

– Je m’en fous, tu fais ce que tu veux !!! Pour moi, tu n’es qu’…

– Oui hein, je suis quoi Mademoiselle Arrogante ?! Une expérience peut-être ? À d’autres va !!! T’es vraiment…

– Vraiment quoi MONSIEUR WAWANOLET ?! s’emporta-t-elle irritée sans écorcher le nom de l’agressé cette fois-ci.

– T’avais raison, j’aurais mieux fait de partir avant qu’on ne commette cette terrible « ERREUR » Aponi !!! Je savais que tu ne m’apporterais rien de bon, j’en ai la confirmation maintenant !

– Alors je t’retiens pas Monsieur Je sais tout et surtout, ne reviens pas !

– Oh ne t’inquiète pas va, je n’en ai pas l’intention ! T’es trop… trop…

– Trop quoi ? lui demanda-t-elle de ses yeux de biche.

Alors que le jeune homme blessé était en train de se rhabiller, il garda son t-shirt dans la main et le serra fort de sa poigne musclée qui froissa alors le vêtement. Tandis que la chambre était plongée dans une pénombre inquiétante, de nombreux éclairs fusaient de part et d’autre. Et pourtant, aucun orage ne menaçait le ciel dégagé et étoilé de cette nuit-là.

Aponi ne put s’empêcher d’admirer la plastique parfaite de celui qu’elle haïssait plus que tout malgré ce qui venait de se passer. Mi-amusé mi-contrarié, Lonan qui n’était pas dupe de l’attirance de cette ingrate à son sujet, empoigna fermement la taille de celle dont il préférerait réussir à fuir puis l’embrassa férocement. Par sa réaction physique, la jolie brunette l’encouragea à continuer.

Il se passa quelques secondes avant que Lonan ne revienne à lui et gronde alors d’une voix irascible !

            – Trop insupportable ! poursuivit-il peu persuasif après avoir laissé son corps s’exprimer voire s’électriser. Pas la peine de me rappeler, moi non plus je ne veux plus te voir Mademoiselle indécise !

            – Parce que tu crois vraiment que j’avais l’intention de…

            – Au revoir Aponi ! Bon séjour sur NOTRE île et sens-toi à l’aise de la quitter quand tu veux !!!

            La jeune femme énervée lança un coussin en direction de l’insolent mais celui-ci avait déjà tiré sa révérence !

*****

Le lendemain matin, après avoir échangé quelques banalités avec sa nouvelle employée, la vieille dame se réjouit :

– Alors ma petite Aponi, je suppose que tu n’as pas revu Lonan depuis que tu as commencé ton entraînement car je n’ai pas eu une seule vision depuis hier…

– Non ne vous inquiétez pas Enola, vous ne serez plus témoin d’aucun débordement ! s’empressa de répondre la menteuse effrontée. Lo… votre petit-fils et moi-même en avons terminé avant d’avoir commencé quoique ce soit !

– Bien, je vais pouvoir retrouver un sommeil serein !

– Rassurez-vous, ça c’est certain ma chère !!!

– Pourquoi est-ce que je sens une pointe d’amertume dans ton affirmation Aponi ?

– Amertume ? Non, je dirais plutôt soulagement !!! rectifia une petite voix de mauvaise foi.

Erika